Stadium Municipal, Toulouse, 4 mai 1952
F.C. LOURDAIS 20 - U.S.A. PERPIGNANAIS 11
Les équipes :
FC Lourdais :
H. Claverie, J. Crabé‚ R. Martine, M. Prat, J. Estrade, o) A. Labazuy, m) F. Labazuy, J.R. Bourdeu, T. Manterola, J. Prat (cap.), E. Salsé‚ L. Guinle, E. Buzy, R. Saurat, D.
Saint-Pastous.
USA Perpignanais :
N. Brazès, S. Torreilles, J. Galy, J. Bergue, G. Rous,o) R. Furcade, m) S. Menichelli, R. Cazeilles, E. Delonca, F. Grau (cap.), A. Sanac, G. Roucariès, R. Parisé‚ J.
Conill, J. Guasch.
Les points :
FCL : Estrade, Martine, F. Labazuy, Manterola, Crabé, essais ; J. Prat, pénalité et transformation.
USAP : Galy, Grau, essais ; Guasch, pénalité et transformation.
Arbitre : Roger Taddei
Huit poules de huit qualifiaient trente deux clubs pour les seizièmes. La compétition se disputait uniquement par match aller et les dates libres étaient alors occupées
par de nombreux challenges, ainsi les Marc Giacardy et Michel Pradié. Devant l'inquiétude, voire les mises en garde des Britanniques, le Président Eluère avait
allégé les compétitions officielles et supprimé la Coupe de France dont certaines rencontres avaient d'ailleurs franchement tourné au détestable.
En demi-finales, Lourdes avait battu Mont-de-Marsan (10-0) et Perpignan, Agen (11-8). Les deux équipes s'alignèrent au grand complet. Les capitaines avaient reçu, comme viatique
avant le coup d'envoi, la consigne de soigner la correction du comportement et le souci du beau jeu. Cette finale se déroulait en effet en pleine affaire des 465. Pour amadouer les
Britanniques alors particulièrement soupçonneux devant les travers du Rugby Français dont ils voyaient le championnat comme source principale, le Président Eluère
avait pris la décision de le supprimer. Mais l'opposition délibérée‚ de la conjuration de 465 clubs permit de le sauver sans rompre les liens avec les rugbys
d'Outre-Manche. Quelques trente-cinq ans plus tard, la R.F.U. vint, ironie de l'histoire, quérir auprès de la F.F.R. des conseils pour l'établissement de son propre
championnat !Dès la cinquième minute, Estrade conclut en but une offensive où prirent part François Labazuy, Bourdeu et Martine, soit une opération « Casquette » d'après le sobriquet du demi de mêlée lourdais (3-0). Dix minutes plus tard, Galy égalisait en se couchant en but après une tentative de drop raté de
Furcade (3-3). L'U.S.A.P. prit même l'avantage à la 35e minute. Un coup de pied de recentrage de Rous était repris par Grau après une faute de défense de
François Labazuy : 3-8 avec la transformation du pilier Guasch. Quelques instants avant la mi-temps, Jean Prat réduisait l'écart par un but de pénalité (6-8).
Après la reprise, Brazès était en difficulté sur un coup de pied de déplacement et Martine donnait l'avantage à son camp (9-8). Dès lors, la pression
pyrénéenne poussa les Catalans à la faute. Furcade, coincé par Bourdeu, perdit la balle que les Lourdais récupérèrent sur la mêlée
ouverte qui s'ensuivit. « Casquette » Labazuy partait, feintait la passe, crochetait et marquait au milieu des poteaux. Jean Prat mit la balle de transformation sur un poteau (12-8).
Guasch témoigna de la résistance des sang et or (12-11) après qu'il eut réussi un but de pénalité consécutif à une faute sur Menichelli.
C'était en fait le chant du cygne. A la 65e minute, Bourdeu relançait sur un mauvais dégagement de Furcade, Buzy relayait et donnait à Manterola une balle d'essai (15-11).
Sept minutes plus tard, Martine, sur service de François Labazuy, perçait la défense catalane et lançait Crabé pour le cinquième essai lourdais que Jean Prat
transformait, 20-11 score final.
Belle finale, assurément, qui témoignait que le championnat pouvait procurer de l'émotion et de la joie et qu'il pouvait compter sur l'attachement sincère du public.
Encyclopédie du rugby français, P. Lafond & J-P Bodis, éditions Dehedin.
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