Stade des Ponts Jumeaux, Toulouse, 18 avril 1948
F.C. LOURDAIS 11 - R.C. TOULONNAIS 3
Les équipes
FC Lourdais :
M. Prat, G. Bernadet, A. Labazuy, J. Estrade, G. Faget, o) H. Claverie, m) R. Labarthète, B. Hourcade, F. Lacrampe, J. Prat (cap.), E. Buzy, J. Massare, L. Tilh, F. Carassus, D. Saint-Pastous.
RC Toulonnais :
M. Bodrero, D. Loiseau, L. Bordenave, D. Salomone, P. Jeanjean, o) G. Frois, m) G. Vassal, H. Cuzacq, M. Jaffrain, G. Pinardaud, F. Bonnus, R. Sancey (cap.), P. Monier, H. Laugier, J. Allessandri.
Les points
FCL : Bernadet, Jean Prat, anonyme, essais ; Jean Prat, transformation.
RCT : Bodrero, pénalité.
Arbitre : Paul Faur
Quarante clubs sortirent des poules de classement et de brassage. Répartis en huit poules de cinq, ils donnèent seize élus pour les huitièmes. En demis, Lourdes
élimina Montferrand (12-0) et Toulon, Vienne (11-6).
Comme en 1931, la composition définitive de l'équipe toulonnaise alimenta la controverse. Après d'interminales hésitations, les dirigeants se décidèrent
enfin pour un pack rajeuni. Nombreux sont ceux qui, de Besagne à Mayol, pensent encore aujourd'hui que ce fut alors une funeste erreur.
Les deux piliers titulaires, Siccardi et Scardigli, le troisième ligne centre Delseny et l'avant aile Auger furent donc priés de suivre la rencontre des tribunes… Si l'on y ajoute
Gesuele, indiscutable titulaire en première ligne, qui payait d'une saison de suspension une courte escapade treiziste, on s'imagine aisément le potentiel dont était rivée
la formation varoise à l'instant d'affronter les solides fantassins de la Bigorre.
En effet, le F.C. Lourdais était alors redouté pour la puissance de ses avants pourtant d'assez courte taille : le plus grand, Lacrampe, ne mesurait qu'1,81 m. Mais le cinq de devant
sapait habituellement les adversaires la touche et en mêlée et permettait à la troisième ligne menée par Jean Prat de balayer le terrain en soutien d'attaquants de
brave talent et riches de quatre futurs internationaux, dont Claverie, excellent footballeur un temps objet de la sollicitude des clubs professionnels de Toulouse et de Bordeaux.
Les nombreux « mordus » de Toulon qui avaient envahi, bannière en tête, la Cité Rose durent se rendre vite l'évidence. Tordu en mêlée,
bousculé sur les regroupements, le pack varois faisait ce qu'il pouvait. Avec un beau courage d'ailleurs autour de la seconde ligne Sancey-Bonnus. A la 25e minute, il concéda une
mêlée près e sa ligne. L'arbitre la fit refaire à trois reprises. Les deux premières, les Méditerranéens avaient été plus que
chahutés. La troisième, ils furent soulevés et leur groupe éclata comme un fruit sous un formidable mouvement collectif que les amateurs de rugby
apprécièrent dans sa sauvage beauté (3-0).
Trois minutes plus tard, Bordenave plaqué par Estrade perdit la balle que Lacrampe ramassa pour lancer la contre-attaque. Claverie, Labazuy et Faget poursuivirent le mouvement. Bernadet reprit
le coup de pied de déplacement pour le second essai ; 8-0 avec la transformation de Jean Prat. Le titre était acquis alors qu'il restait plus de cinquante minutes de jeu. Carassus
blessé en seconde mi-temps, les Toulonnais firent meilleure figure en avant et Bodrero, sur pénalité, ramena la marque à 8-3 (55e). Cinq minutes plus tard, un contre
lourdais de Jean Prat sur Frois amena le dernier essai pyrénéen (11-3). C'était suffisant aux Lourdais pour attendre placidement le coup de sifflet final.
Encyclopédie du rugby français, P. Lafond & J-P Bodis, éditions Dehedin.
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