Route du Médoc, Le Bouscat, 16 avril 1905
STADE BORDELAIS U.C. 12 - STADE FRANCAIS 3
Stade Bordelais :
J. Guiraut, Laporte, M. Bruneau, M. Giacardy, H. Tilh, o) Cartwright, m) Lacassagne, Kurtz (cap.), Laffitte, J. Dufourcq, A. Massé, Dachicourt, Jaureguiber, Gross-Droz, L. Mulot.
Stade Français :
H. Marescal, C. Vareilles, S. Forsyth, F. Mouronval, P. Mouronval, o) Lhuerre, m) G. de Talencé, J. Muir (cap.), M. Communeau, L. Dedet, G. Jérôme, C. Galliot, S.A. Verges, A.
Betjemann, C. Beaurin-Gressier.
Points
SBUC : Cassagne (2), Tilh, Jaureguiber, essais.
SF : Vareilles, essai.
Arbitre : Cyril Rutherford
En finale de la région de la Seine, le Stade Français avait défait, comme à l'habitude, le Havre A.C. (8-0).Comme à l'habitude aussi, le S.B.U.C. et le F .C. Lyon
s'étaient mesurés pour avoir le droit de représenter rugby provincial face aux Parisiens dans le match capital de la saison. Les Bordelais avaient défait les Lyonnais
nettement (14-3).
Mais le S.B.U.C. avait bénéficié d'une mansuétude étonnante de l'U.S.F.S.A. Prétextant que les conditions de jeu empiraient (pluie et terrain boueux), les
Girondins avaient, sans l'accord de l'arbitre, quitté la partie durant les prolongations contre le S.O.E.T. le 12 mars précédent à Toulouse. La section rugby de
l'Union, contre toute attente, avait alors décidé que le débat entre Bordelais et Toulousains serait tranché par une seconde rencontre, cette fois-ci dans le grand
port atlantique (victoire bordelaise 5-3). Les raisons de cette indulgence exceptionnelle demeurent mystérieuses. Laporte et Cuillé, les capitaines opposés et Rutherford,
l'arbitre, avaient joué un rôle contesté et avait subsisté quelques temps une curieuse et douceâtre impression de flou.
Mais la page était tournée le jour de la finale. Comme Paris, Bordeaux pouvait affirmer qu'elle était aussi l'auberge du monde. Kurtz était allemand, Gross-Droz
suisse et Cartwright anglais. Les avants provinciaux, moins puissants que leurs homologues de la capitale, réalisèrent une sortie courageuse et leur sacrifice parvint à limiter
les dégâts et ainsi permettre à leur cavalerie, nettement supérieure, de sceller le sort de la rencontre.
A noter que, malgré les critiques qui avaient suivi le match de Toulouse, Cyril Rutherford était l'arbitre de la rencontre !
Encyclopédie du rugby français, P. Lafond & J-P Bodis, éditions Dehedin.
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