Parc des Princes, Paris, 25 mai 1980
A.S. BITERROISE 10 - STADE TOULOUSAIN 6
Les équipes
AS Biterroise :
J. Cantoni, M. Fabre, J.L. Rivallo, H. Mioch, C. Martinez, o) P. Fort (M. Andrieu 47e), m) P. Morisson, P. Lacans, Y. Buonorno, J.M. Cordier, M. Palmié‚ A. Estève, J.L. Martin, A.
Paco (cap.), A. Vaquerin.
Stade Toulousain :
S. Gabernet, D. Harize, M. Salsé‚ T. Merlos, G. Novès, o) J.M. Rancoule, m)G. Martinez, J.C. Skrela (cap.), R. Viel, J.P. Rives, J.J. Santos, M. Coutin, S. Laïrle, P.
Bentaboulet, C. Breseghello.
Les points
ASB : Fabre, Buonorno, essais ; Cantoni, transformation.
ST : Martinez, 2 pénalités.
Arbitre : Jacques Saint-Guilhern
Seuls les quarante clubs du groupe A fournissaient désormais les trente-deux qualifiés ; le groupe B avait sa phase finale et son propre champion. S'affrontèrent alors pour le
titre suprême Béziers vainqueur de l'U.S.A.P. (16-6) et le Stade Toulousain tombeur de Brive (22-9).
Les deux formations avaient des arguments différents. Le problème des Garonnais était d'obtenir des ballons pour faire courir les lourds avants adverses en écartant le
jeu. C'était plus difficile à réussir qu'à envisager. Dès la première minute pour montrer l'ampleur de la tâche qui attendait les Toulousains les
Languedociens réussirent un beau départ en percussion. A la 6e minute, sur la première mêlée gagnée par les Biterrois sur introduction adverse, une touche
trouvée par Fort permit un départ de Morisson relayé par ses avants. Buonomo, bloqué, donna à Fabre qui, s'infiltrant côté fermé, marqua un
essai volontaire (4-0).
Le jeu était plaisant mais Toulouse manqua quelques occasions de pénalité dont une de Gabernet après une altercation entre Rives et Estève. A la demi-heure de jeu,
une touche à trois mètres de la ligne toulousaine fut transformée en mêlée. Le lancer biterrois n'avait pas été droit. Comme en 1948, l'arbitre la fit
recommencer quatre fois. Buonomo finit par marquer en force et Cantoni transforma : 10-0 au repos puisque Martinez avait raté deux buts de 40 mètres. Le Stade Toulousain retrouva son
souffle malgré la domination biterroise en mêlée et se lança à l'assaut grâce à un rythme soutenu que les Héraultais eurent du mal à
suivre. Ils avaient d'ailleurs quelques excuses. Fort blessé, il fallut réorganiser les lignes arrières : Andrieu rentra à l'aile et Fabre passa à l'ouverture. A la
52é minute, Martinez réussissait une pénalité facile pour hors-jeu de Lacans sur touche au-delà du verrouilleur (10-3) ; six minutes plus tard, Martinez
récidiva : Cantoni, plaqué, avait gardé le ballon à terre pour tuer un mouvement dangereux de Rancoule (10-6).
Les Biterrois pouvaient se féliciter de la réussite mesurée du buteur toulousain. Leurs avants peinaient de plus en plus alors que les attaques des stadistes balayaient le
terrain. Palmié se vit toutefois refuser un essai pour rampé lors d'une des rares incursions biterroises dans les 22 mètres adverses avant que le destin ne choisisse son camp :
à la 79e minute, les Toulousains jouèrent une pénalité à la main et l'attaque des trois-quarts fut poursuivie par un regroupement des avants. Passe de Martinez
à Harize qui fixa son adversaire direct et passe à Gabernet en position d'ailier. L'arrière ne put contrôler le ballon alors que le chemin de l'essai était
totalement dégagé à 20 mètres de la ligne héraultaise.
Magnifique rencontre assurément, engagée et indécise. Et de magnifiques acteurs. Et comme dit le poncif : un grand vainqueur, le Rugby. On n'est pas sûr pourtant que l'on
pensa la même chose, le soir, autour du Capitole.
Encyclopédie du rugby français, P. Lafond & J-P Bodis, éditions Dehedin.
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