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Tournée des Ambassadeurs: Marseille en guise d'apothéose

Publié le 18/05/2006

Dans l'ordre, Laurent Buchet (RCT) et Eric Espagno (RCT) pour les jeunes, Laurent Balue (Narbonne), Fabien Daumas (Pays d'Aix) et Christian Califano (Agen) pour les moins jeunes. Et pour la reconversion, un modèle de réussite avec Jérôme Cazalbou ancien du Stade Toulousain, et Yannick Larguet, jeune ailier d'Agen, qui va se lancer l'an prochain dans des études de kiné pour préparer son après rugby. Tous s'étaient donnés rendez-vous à Euromed, l'école de Management marseillaise.


C'est l'ancien 9 de Toulouse qui fera office de Monsieur Loyal, un rôle qu'il a particulièrement apprécié : « Je travaille à la Société Général, et ce rôle au cours de la journée me permet de pouvoir m'investir un peu plus pour cette société, qui est partenaire du rugby depuis plus de 20 ans ». Un costume taillé sur mesure donc, pour mener des débats qui comme d'ordinaire dérivent sur l'évolution du rugby. Pour Eric Espagno et Laurent Buchet, jeunes 3ème ligne et ailier de Toulon, la voie était quelque peu déboisée, leurs pères respectifs ayant connu une carrière de rugbymen en élite.

« Je pense à l'après rugby »

Laurent Buchet avouent que cela « s'est fait simplement, en intégrant les équipes de jeunes, en jouant, et en obtenant un contrat pro à terme ». Son compère explique qu'aujourd'hui : « les structures des clubs permettent de vivre professionnellement du rugby. Nous le faisons puisque nous le pouvons, et faire de notre passion notre métier c'est plutôt plaisant ». Pour Christian Califano, l'évolution est obligatoire : « les clubs sont gérés comme des entreprises et les partenaires s'investissent de plus en plus, il faut du rendement. Cela apporte des bonnes choses sur la préparation et le spectacle ».

Autre sujet incontournable : la reconversion. Là, Monsieur Loyal en connaît un rayon puisqu'il est employé à la banque partenaire de l'opération, mais il préfère prendre l'exemple de Yannick Larguet à qui il donne la parole : « Je n'ai pas beaucoup joué puisque je suis en concurrence avec Rupeni Caucaunibuca et Luc Lafforgue, et prendre la place d'une météorite ou d'un capitaine, ce n'est pas évident. Je préfère retourner à Colomiers pour avoir un temps de jeu supérieur ». La raison sportive est excellente, la professionnelle l'est tout autant : « J'ai une licence en communication, c'est un peu bouché et je penses à l'après rugby. A Colomiers, j'ai l'opportunité de suivre une formation de kinésithérapeute en parallèle, c'est intéressant ».

Le repas du midi au Sofitel du Vieux Port permet à tout le monde de reprendre des forces, car le marathon de l'après midi s'annonce difficile. A 15h, toute la délégation prend la direction du Stade Saint Menet en banlieue marseillaise où les écoles de rugby de la région attendent les ambassadeurs de crampon ferme.

Le sourire de satisfaction de Cali

Arrivés sur le pré, les joueurs sont accueillis sous les hourras des enfants regroupés sous les poteaux. Les locaux de l'étapes, Laurent Buchet, Eric Espagno et Fabien Daumas prennent les premiers groupes, et Christian Califano fédère déjà les jeunes pour un spectacle improvisé. Arbitre d'une rencontre, le pilier agenais prend les deux équipes une à une et leur donne les consigne. Pour la première il demande une haka d'ouverture. Pour le second, il prévient le groupe de la danse tribale qui prend forme, et demande qu'à son terme, tous chavirent en riant aux éclats.

Le sifflet résonne, tout le monde s'exécute, et le sourire de satisfaction de Cali en dit long sur son plaisir de participer aux ateliers de cet après midi. « La journée m'a réellement beaucoup appris. Je me demandais si j'étais fait pour entraîner, et là avec les minots, c'est le test, car ils sont purs, ils sont neutres, ils ne mentent pas. Ils m'ont fait beaucoup de bien et cela m'a vraiment conforté dans cette idée de franchir la barrière un jour ».

« C'est vraiment la course »

Un plaisir partagé par le Narbonnais Laurent Balue, qui participait ici à sa seconde journée des ambassadeurs : « c'est vraiment génial de venir prêcher la parole du rugby dans des coins pas très rugby, et surtout ici à Marseille. Après lorsque l'on voit les yeux des enfants qui brillent ça fait chaud au coeur, et puis pour nous ça ne coûte rien de venir ». C'est vrai mais lorsque la journée prend fin au traditionnel rendez-vous de NRJ, tous sont contents mais les visages sont tirés. Pour Yannick Larguet, c'est allé très vite : « c'est vraiment la course. Ca va à 100 à l'heure, et on a l'impression de ne pas passer assez de temps avec les gens que l'on rencontre lors des différentes étapes de la journée ».

Pour la dernière séance de dédicaces, l'Aixois Fabien Daumas fait part de son intérêt pour l'opération, mais également de ses interrogations. « Sur le principe c'est excellent de donner l'occasion a des régions pas très rugby de rencontrer les acteurs de ce sport. Cela dit, sur la forme je me demande si cela a un réel impact sur la population. Quand nous allons sur le terrain nous rencontrons des écoles de rugby qui connaissant ce sport. Après toucher les autres couches me semble difficile ». Il ajoute : « Mais on ne peut pas faire autrement, et le fait de parler à la radio et de rencontrer les entreprises peut faire pencher la balance ».

Un questionnement que les personnalités locales ne se posent pas, car le projet de rugby à Marseille avance doucement mais sainement, et ils savent que le ballon ovale a un grand rôle à jouer dans cette région.

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