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Les Ambassadeurs se régalent en Bourgogne

Publié le 06/04/2006

C'est aux alentours de 9h30 que les ambassadeurs, la Ligue et ses partenaires, et les personnalités locales de l'étape se sont retrouvés à l'ESC Dijon pour un petit déjeuner, suivi d'un débat ayant pour thème le management sportif et l'esprit d'équipe. Rapidement, la discussion dérive vers l'évolution du rugby, de l'amateurisme au professionnalisme, et de l'inquiétude des étudiants, pour qui ce sport semble perdre son âme au gré des enjeux actuels.

Yvan Patet, président du Conseil de Surveillance du LOU se veut rassurant : « Il ne faut pas se tromper d'objectif. Il faut s'appuyer sur le rugby que l'on connaît, son âme, ses valeurs, mais il ne faut pas avoir peur du futur, ce serait une ineptie. » Michel Marfaing, responsable du centre de formation du Stade Toulousain, reste plus réservé : « C'est très bien de voir le rugby se développer comme cela, mais je dis attention. Attention de ne pas aller trop vite et de ne pas perdre notre identité. Cela dit, je pense que nous avons trouvé un bon compromis. »

Le débat prend fin pour la traditionnelle séance de dédicace et de photo. L'ambiance est chaleureuse comme le pressentait Nicolas Portier troisième ligne aile au LOU : « je n'ai pas été déçu de l'accueil. J'entraîne l'équipe de commerce de Lyon, donc je m'attendais un peu à ce type de réception. La discussion était super sympa, et puis nous étions face à des étudiants motivés, passionnés, avec l'envie de faire vivre le rugby à Dijon. » Le planning est serré, et il faut se rendre au stade du RC Chalonnais pour le repas du midi. Distant d'environ 60 kilomètres, le lieu de rendez-vous est rallié en à peu près 50 minutes, la faute à une pluie torrentielle.

« Nous sommes très motivés pour ces journées »

Accueillis dans le club-house, les rugbymen signent des maillots puis tout le monde rejoint la salle de repas ou Jean-Paul Dumond, membre du Comité directeur la Ligue Nationale de Rugby, prend la parole : « Nous sommes très motivés pour ces journées des Ambassadeurs car l'idée d'exporter le rugby, dit du Sud-Ouest, dans des lieux peu imprégnés de ce sport enchantent tout le monde. Merci aux joueurs de savoir en parler comme ils le font et de transmettre leur expérience. Enfin, merci à Châlon de nous avoir aussi bien accueilli. »

Châlon-sur-Saône, représentée par son maire, Michel Allex, est également sous le charme : « C'est une excellente initiative de la Société Générale et de la Ligue Nationale de Rugby. Cela permet aux jeunes de rencontrer leurs idoles. Bien sûr, nous sommes sur une terre moins propice au rugby que le Sud-Ouest, mais cela permet à ce sport de disposer de plus d'espace, d'avoir plus de raisons de vivre. Mais je souligne qu'il y a un esprit rugby un bon public dans cette région. »

L'après-midi est consacré aux ateliers et aux matchs entre les différentes écoles de rugby de la région. Les yeux des enfants brillent lorsque Emile N'Tamack apparaît sur la pelouse. Tout le monde se bouscule autour de lui, stylos, ballons et bouts de papiers à la main. Un peu plus de retenu chez les petits, lorsque Laurent Pakihivatau, l'impressionnant pilier du LOU -1,85m pour 126 kilos !- prend un groupe en main.

Sous une pluie timide mais bien présente, le colosse néo calédonien dirige les moins de neuf ans. Le contraste est saisissant : « Ca me tient beaucoup à cœur car j'ai commencé le rugby très tard. J'essaie d'apporter ce que j'aurais aimé avoir, des personnes célèbres qui viennent pour nous expliquer le jeu, ou tout simplement nous rencontrer. Avant de jouer, je voyais Emile (N'Tamack, NDLR) et Michel (Marfaing, NDLR) à la télé et ils m'ont donné envie de jouer, aujourd'hui je suis à leurs côtés pour promouvoir le rugby, c'est super. »

« Même avec la pluie les enfants se régalent »

Un peu plus loin, le jeune troisième ligne du Stade Toulousain Jean-François Montauriol, qui passe son brevet d'état pour devenir éducateur, analyse ce moment : « On a pas été gâtés par le temps, mais vous avez vu comme moi que même avec la pluie, ils se régalaient, c'est bien d'y participer ». Il apparaît toutefois un peu tendu, mais s'en explique : « On a eu un petit souci avec un des enfants, Thomas, qui a subi un choc frontal. Mais il a été prit en charge par les pompiers, et apparemment tout est rentré dans l'ordre. »

La séance de dédicace qui s'en suit est une nouvelle fois marquée par une horde de gamins qui se succèdent devant les ambassadeurs. Derrière les traditionnels objets à dédicacer, comme les ballons et les photos, il y a parfois un peu plus d'originalité, comme pour Laurent Pakihivatau qui se voit présenter la manche d'un doudoune, puis une polaire. Il s'exécute non sans humour : « J'espère que sa mère ne va pas venir me voir pour me passer un savon. »

Après un bref passage dans les locaux de NRJ Chalon, où les joueurs signent des panneaux à l'enseigne de la radio, les Ambassadeurs s'apprêtent à quitter la Bourgogne, non sans le plaisir d'avoir vécu une journée rude mais enrichissante, comme le souligne Nicolas Portier : « Je ne savais pas qu'il y avait un tel investissement de la Ligue et de ses partenaires. Quand on est dans un club pro, on n'a pas conscience de ces choses, et c'est super de se rendre compte qu'il n'y a pas de zone délaissée, et qu'il y a une réelle envie de promouvoir le rugby. »

Il faut que ces opérations continuent

Sur le quai de la gare, Emile N'Tamack insiste sur l'utilité de ces opérations : « c'est une excellente initiative qui permet de démystifier l'image du rugbyman. Les gens voient que nous sommes abordables, à l'écoute, et prêt à donner des conseils. Il faut que ça continue, et nous on veut que ça continu. »

Les Toulousains reprennent l'avion, les Lyonnais sont déjà repartis en voiture, la journée prend fin, et les joueurs ont une nouvelle fois fait preuve de gentillesse et de motivation. Une situation plus qu'appréciée par le maire de Chalon sur Soane : « Ils sont porteurs de l'image du rugby et de ses valeurs. Ils ont l'occasion de donner aux autres ce que le rugby leur a apporté. Tant qu'ils continueront à porter la bonne parole, je ne pourrais que les féliciter. »

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